Que doit-on dire : nichée ou suspendue ? Les deux mon Capitaine ! Notre-Dame d’Estours est en effet nichée au creux d’une vallée, hissée à la proue d’un navire rocheux, dans les gorges sauvages et profondes de la Seuge. Notre-Dame d’Estours était appelée jadis Notre-Dame des tours, la Reine du Gévaudan et de ses montagnes.
Dressée fièrement – tel un funambule – sur sa tour d’argent, aussi rocheuse que vertigineuse, elle est resplendissante dans son océan de verdure. Les origines du culte de ce sanctuaire se situeraient entre 1100 et 1200. Par ailleurs, c’est en 1260 que l’évêque de Mendes désigne sans détour un prêtre pour la Chapelle des Tours.
Construit semble-t-il par les mêmes compagnons bâtisseurs ayant œuvré pour le chœur de la Cathédrale du Puy-en-Velay, ce sanctuaire est de plus entouré d’une légende. Notre-Dame serait en effet apparue à des enfants près des Gorges de la Seuge, eux qui se contentaient alors de garder sagement un troupeau. Elle leur aurait dit qu’elle voulait ici « recevoir la louange de son peuple et lui accorder ses bienfaits ».
Peu après, les jeunes vachers de Cubelles furent guidés miraculeusement vers la statue de la Vierge. Elle était cachée dans une fente quasiment inaccessible d’un rocher voisin dominant la Seuge. Cette statue aurait été signalée par les meuglements persistants de bœufs depuis la rive opposée. Néanmoins, déplacée de l’église de Cubelles à Monistrol d’Allier, puis à Saugues, la Vierge revenait toujours dans ces rochers où l’on finit par lui construire un sanctuaire. Ainsi est né le culte de la Vierge de Notre-Dame des tours.
Cette statue est une Vierge Romane dite, « en Majesté », c’est-à-dire une représentation artistique de la Vierge Marie. À partir de 1348, la Vierge de l’Humilité remplace progressivement la Vierge en Majesté. Vêtue à l’image des femmes présentes dans les monastères d’Auvergne au XIIe siècle, elle tient sur ses genoux un enfant aux cheveux courts. Son regard est froid et peu avenant. Il contraste d’ailleurs avec la douceur des traits du visage de la Vierge. Cet enfant, tenu avec précaution par la Vierge, a le bras replié. Il expose de sa main droite la trinité chrétienne : le pouce, l’index et le majeur levés.
En 1464, un prieur est nommé à la Chapelle d’Estours. Il s’en suit une fréquentation croissante au fil des années et une messe a lieu tous les dimanches et jours de fête. Lors des Guerres de religion, la petite chapelle est détruite, puis reconstruite et agrandie en 1560. Le pèlerinage à Notre-Dame d’Estours implique de braver les intempéries régulières façonnant l’hostilité naturelle des lieux. Les pèlerins y viennent pour implorer la Vierge lors des fléaux les plus terribles. On peut citer les épidémies, les famines, les premiers meurtres de la Bête du Gévaudan ou encore les pillages.
Grâce à des dons généreux, le site religieux a été embelli, puis aménagé. Un campanile, une statue plantée sur le rocher dominant l’esplanade et un abri de pèlerins furent installés. Par ailleurs, les voies d’accès ont également été améliorées. Un maître-hôtel, des pavés et une toiture sont venus agrémenter ce patrimoine prestigieux de la Haute-Loire. La popularité de Notre-Dame d’Estours est due à de nombreuses prières exaucées, des grâces accordées, des miracles et autres guérisons répétés. Ce pèlerinage renforce la foi et les convictions des habitants de ces terres hostiles, au climat aussi rude que celui du Cézallier.
Ainsi, la réputation de la Vierge de Notre-Dame d’Estours a conduit à son couronnement officiel le 7 septembre 1913. Il rend hommage à sa popularité et aux multiples prodiges constatés. Pour l’occasion, fidèles et journalistes se ruent par milliers dans les Gorges de la Seuge pour voir la Vierge. Ils arrivent en train à la gare de Prades, puis marchent plus d’une heure avant d’atteindre le sanctuaire. Cet événement signe ses plus belles heures de gloire. L’intérêt que je porte à ce lieu provient de son histoire évidemment, autant que de sa situation géographique sur la vallée.
Site insolite, vertigineux et ô combien inspirant, Notre-Dame d’Estours est aujourd’hui courtisée par de nombreux croyants et curieux. De même, ce lieu alimente généreusement la soif des adeptes du tourisme culturel et religieux. D’autre part, le pèlerinage a lieu le premier Dimanche de septembre, et attire les pèlerins du Gévaudan au Velay et de la région du Val d’Allier.
Le circuit de la procession emprunte les routes de La Vialle d’Estours. Il descend ensuite par un sentier qui aboutit au sanctuaire et à une vue à couper le souffle sur les lacets de la vallée. Une messe solennelle est donnée sur l’esplanade. Les fidèles prient devant la statue exposée durant une grande partie de l’après-midi.
Notre-Dame d’Estours
RD 589
Appartient à la commune de Cubelles (versant opposé)
Chemin à proximité du hameau « La Vialle d’Estours » (100 m)
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