Les origines du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, el Camino, remonte au 25 Juillet 813. Une étoile mystérieuse aurait guidé l’ermite Pélage vers la sépulture de l’apôtre, dans un ancien cimetière, découverte qui a enthousiasmé les pèlerins, impatients de venir honorer ces reliques. C’est ainsi que le premier chemin de pèlerinage vers Compostelle fut créé, dénommé plus tard le « Camino primitivo ». Durant l’année 950, l’évêque Godescalc effectue ce chemin en partant du Puy-en-Velay, accompagné par un long cortège.
Progressivement, porté par la volonté des évêques successifs de Saint-Jacques-de-Compostelle, « el Camino francès » s’organise et trouve des haltes pour accueillir les pèlerins, auprès des différentes abbayes et hôpitaux qui jalonnent le parcours.
De ce chemin qui prend forme, né le Codex Calixtinus – un recueil de textes consacré à Saint-Jacques le Majeur – considéré comme l’ancêtre des guides de voyages. Ce Codex décrit les quatre grandes voies françaises (Tours > Vézelay > Le Puy-en-Velay > Saint-Gilles), puis les étapes espagnoles, tout en enthousiasmant des milliers d’hommes et de femmes à rejoindre le tombeau de l’apôtre, à pied, à cheval et de toutes conditions sociales.
Motivés pour des raisons variées, demandes de grâce, d’indulgences, de guérisons ou de rémissions, les pèlerins s’accumulent sur le chemin, concernant même certains prisonniers – condamnés à accomplir la marche enchaînés et pieds-nus – en quête d’une remise de peine potentielle, plutôt que « potenc’ielle ».
Décrié au XVIe siècle par les philosophes humanistes, la légitimité del Camino est remis en cause par Luther qui fait planer le doute sur l’authenticité des reliques de l’apôtre. « Laisse donc tomber et n’y va pas. Laisses-y voyager celui qui le voudra mais toi, reste chez toi. », une recommandation qui n’empêchera pas El Camino de faire son p’tit bonhomme de chemin.
Malmené au XIXe siècle, puis en 1900, les reliques sont encore et toujours remise en question, malgré leur reconnaissance par le Pape Léon XIII.
En 2021, ce sont environ 176.868 marcheurs qui ont été comptabilisés par le bureau des pèlerins à St-Jacques. On est bien sûr très loin de la fréquentation habituelle et de 2019, année faste qui a comptabilisé pas loin de 350.000 pèlerins.
De nos jours, de plus en plus de pèlerins utilisent un âne pour porter leurs bagages. Mais cette adorable peluche aux longues oreilles revêt très rapidement un rôle beaucoup plus important qu’un simple porte-bagages. Il s’avère être un compagnon de route gentil, bien que facétieux, comme on le sait. À ce propos, il faut casser sa mauvaise réputation et dire que l’âne n’est pas têtu, il réfléchit longtemps, c’est tout et c’est bien différent !
Il ne mord pas, ne botte pas, ne s’affole pas pour un rien non plus. Attachant, il sait rendre l’écho au comportement bienveillant de son maître. En lui laissant aussi parfois un peu de liberté, vous obtiendrez de lui un passeport pour des étapes agréables et pleines de complicité. Un âne porte le bagage de deux, voire de trois marcheurs sans se fatiguer, y compris le matériel de camping. Épargnez-le si possible, en revanche, des grosses canicules, souvent synonymes d’une végétation pauvre, voire inexistante sur certains tronçons. Les périodes recommandées sont Mai, Juin et Septembre.
Brouss’âne, à Chaspinhac, vous propose la location d’ânes bâtés. Virginie vous accueillera et vous proposera des balades ou randonnées qui vous permettront de tester votre capacité à vivre avec ce compagnon de route avant d’entreprendre peut-être, le grand saut, et pourquoi pas le tronçon le plus emprunté et le plus célèbre en France : Le Puy-en-Velay > Conques. Pour tout savoir sur El Camino, rendez-vous au Musée qui porte ce nom au Puy.
